lundi 26 septembre 2011

A bout de forces, Cesaria Evora tire sa révérence

"Je n'ai pas de force, pas d'énergie. Je veux que vous disiez à mes fans : excusez-moi, mais maintenant, je dois me reposer". L'interview accordée par Cesaria Evora à une journaliste du Monde sonne comme un adieu à la scène. A 70 ans, minée par les problèmes de santé, la "diva aux pieds nus" a confié dans cet émouvant entretien son désir de revenir au pays dans les plus brefs délais pour "réunir la famille". Tout en s'excusant : "Je regrette infiniment de devoir m'absenter pour cause de maladie, j'aurais voulu donner encore du plaisir à ceux qui m'ont suivie depuis si longtemps. La vie continue, je suis venue vers vous, j'ai fait de mon mieux, j'ai eu une carrière que beaucoup aimeraient avoir".

Avant la publication de cet entretien, dans un communiqué diffusé au cours de la matinée de vendredi par sa maison de disques Lusafrica, Cesaria Evora avait expliqué qu'elle mettait fin à sa carrière et n'honorerait pas les concerts qu'elle devait donner dans les prochaines semaines en Arménie, en Roumanie, en France, en Suisse et au Royaume-Uni. La chanteuse souffre depuis longtemps de problèmes de santé. Ces dernières années, elle a subi plusieurs interventions chirurgicales, dont une opération à coeur ouvert, en mai 2010. En avril dernier, elle était apparue très en forme sur la scène parisienne du Grand Rex. Mais quelques jours après avoir fêté son 70e anniversaire, le 27 août, elle est arrivée à Paris dans un "état de grande faiblesse", selon sa maison de disques.

Un succès tardif mais jamais démenti

Dans les colonnes du Monde, la chanteuse rappelle qu'elle a "failli mourir en Australie", puis que son coeur a "flanché à Lisbonne", au gré de la vie itinérante qui l'a menée aux quatre coins du monde. Si elle assure face à la journaliste qui l'a interviewée que son coeur "va bien" et que ses cordes vocales sont "en bon état" d'après son médecin, la chanteuse n'en était pas moins arrivée à Paris avec 22 de tension et un taux de cholestérol calamiteux. La faute, avoue-t-elle, à l'abus de "batathinas", des chips portugaises dont la consommation lui était interdite en raison, précisément, de son cholestérol élevé et de son coeur fragile. "Un jour, cet été, une enfant est venue chez moi, elle avait un petit paquet de chips à la main. Je voulais les goûter, mais je n'osais pas lui demander. Quand elle est partie, j'ai demandé à Piroque d'aller m'en acheter. Le jour suivant, pareil, et ainsi de suite", confesse-t-elle.

Après de nouveaux examens médicaux la semaine prochaine, Cesaria Evora compte désormais rentrer rapidement chez elle au Cap-Vert. Mettant ainsi fin à une carrière internationale qui l'a vue chanter un peu partout sur la planète pendant plus de 20 ans. Le grand public avait découvert cette ancienne chanteuse des bars de Mindello, la capitale de l'île cap-verdienne de Sao Vicente, en 1992, grâce à la parution cette année-là de son troisième album, Miss Perfumado, et à deux concerts triomphaux au Théâtre de la Ville à Paris. Le succès, tardif pour une chanteuse alors déjà âgée de 50 ans, ne s'est jamais démenti, et s'est propagé à travers le monde entier.

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