11 mars 1978, 15 h 07. Pierre Lescure annonce sur Europe 1 la mort accidentelle de Claude François. Electrocuté dans la salle de bains de son appartement parisien. Deux décennies plus tard, Marie-Claude Lescure et son mari, Pascal, boulanger, originaires de Dordogne, rachètent - et pas pour une bouchée de pain - , le Moulin « abandonné, pillé, tagué » de l’idole à Dannemois, village de 800 habitants au sud de Paris.
Un hasard d’homonymie troublant, que l’actuelle propriétaire du musée a toujours ressenti comme « un signe ». Le couple dit « avoir engagé sa vie » dans ce projet, tout en détaillant les dernières acquisitions de leur musée dédié à Cloclo : son piano, sa dernière télévision couleur. Ou la remise en état de l’aquarium panoramique « rempli à l’eau de mer ». L’eau est partout d’ailleurs. « On vient de l’eau, on est fait d’eau », disait Claude François qui avait trouvé là un havre de paix entre ses tournées, loin de l’hystérie autour de ses concerts. Il utilisera même le pseudo « François Dumoulin » pour faire paraitre des nus artistiques. Sur chaque centimètre carré, des objets lui ayant appartenu, conservés sans doute grâce la méticulosité maladive de l’artiste.
Un millier de fans est attendu ces jours-ci. Tout affiche complet, comme les spectacles avec Franck d’Auria, « le meilleur des sosies ». « C’est notre festival de Cannes, un vrai pèlerinage. Mais on n’est pas une secte », sourit Marie-Claude.
Cloclo n’est pas un « mal aimé », il ferait encore recette. La fréquentation annuelle oscille entre 20 et 25000, d’après Julien, le fils du couple, impliqué lui aussi dans l’aventure. Plusieurs facteurs ont favorisé l’attractivité du lieu : « le soutien de Mireille Dumas », et les deux films, « Podium » et
« Cloclo ». « Deux tournages extraordinaires. Benoit Poelvoorde a même porté la gerbe jusqu’à la tombe ». Le patrimoine musical qu’il représente aussi bien sûr, géré par ses deux fils, Claude junior et Marc, « contractuellement associés ». Les histoires d’argent ont rythmé la carrière de leur père. On sent que c’est encore sous-jacent. Epidermique. Marie-Claude y pense et n’oublie pas : « On nous dit qu’on se fait du pognon sur le dos d’une idole, mais combien on a investi d’argent depuis le début ? ». Aujourd’hui leur petite entreprise compte dix employés, dont des guides (« Une a même participé à l’enterrement »). Et les projets foisonnent. « On va relancer son parfum Eau noire », trace Pascal , « et dès qu’on peut ouvrir 16 chambres ».
http://www.leprogres.fr/france-monde/2013/03/09/il-y-a-35-ans-cloclo-disparaissait-le-moulin-de-son-coeur-tourne-encore
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