dimanche 26 janvier 2014

"Au bout du rouleau", Xavier de MasterChef accuse la mairie de Saint-Jean-Cap-Ferrat

Le chef autodidacte, ancien coiffeur à Pégomas, a fermé son restaurant de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Avec son associé, ils accusent les autorités d'avoir plombé leur établissement avec des travaux publics.
Ça fait des semaines que je ne dors plus. Des amis me font actuellement travailler, alors qu'ils n'ont pas besoin de moi ! C'est ma compagne qui paye le loyer, la bouffe ! À Noël, je n'ai pu lui faire qu'un cadeau mais rien à mes nièces ou mes neveux. Alors que ça fait deux ans que je travaille 15 heures par jour, je suis endetté. Il y a de quoi être au bout du rouleau. C'est simple depuis l'émission, je n'ai fait que me faire avoir ! »
Xavier Malandran de « MasterChef » (saison 2) digère mal ce qui vient de lui arriver. La belle aventure, le rêve d'installer son restaurant, La Semplicita, près du port de Saint-Jean-Cap-Ferrat sur l'avenue Seméria, a tourné vinaigre pour le cuisinier autodidacte.
« Nous étions euphoriques »
Et les conditions de ce revers lui laissent un arrière-goût amer. Depuis fin octobre, le restaurant est fermé. Une pancarte explique pourquoi : lui et son associé, Florent Dupuis, ne peuvent plus travailler en raison de travaux de voirie qui ne sont pas de leur ressort. Ils ont formulé un référé provision auprès du tribunal administratif envers la Métropole et la mairie de Saint-Jean pour obtenir 92 000 euros, en avril dernier. Pour réparer le préjudice. Un autre référé a été déposé contre le Sivom de Villefranche. Dans les deux cas, pas de résultat pour l'instant.
« Cette somme, ce n'est pas pour s'enrichir, mais pour régler nos dettes. On s'est fait manipuler, on nous a laissé entreprendre une activité tout en sachant qu'il y allait avoir de gros travaux tout autour », poursuit Xavier.
Le 1er juin 2012, c'est l'ouverture. « Nous étions euphoriques, se rappelle Florent. L'activité partait en trombes grâce aux retombées de l'émission. Nous avions opté pour une location-gérance avec option d'achat fixé avant. Nous avons investi 75 000 euros hors-taxe pour le matériel, la remise aux normes, la déco, la vaisselle ».
Pour Xavier, ancien coiffeur de Pégomas, c'est un rêve qui se réalise, même s'il a un coût : « J'y ai mis 25 ans d'économies. Maintenant, je me retrouve une main devant, une main derrière et mes comptes personnels saisis ».
L'été se passe bien et en septembre 2012 commencent les ennuis : les travaux de réaménagement de la place Clemenceau, des trottoirs et voirie avenue Sémeria (réseaux, éclairage public...) avec fermeture de la route pour 900 000 euros (Ville et Sivom). « En plus, on nous dit que ça va durer neuf mois, ajoute Xavier. On nous a enfermés dans notre restaurant, il y avait des engins, des pelleteuses, des matériaux partout ».
Accessibilité et visibilité mises à mal
Le trottoir de leur côté est condamné, l'accès au restaurant est même parfois impossible en raison des palissades, il y a des graviers, des gravats, de la poussière, du bruit. « On ne pouvait plus travailler, nous manquions alors de visibilité et d'accessibilité, explique Florent. De plus, nous étions une jeune entreprise. Avec 9 000 euros de loyer par mois, comment pouvez-vous aussi payer vos employés quand il n'y a presque plus de clients ? »
Les associés s'estiment floués car ils l'assurent : « il n'y a eu aucune communication, ni concertation sur ces travaux ».
D'autres enseignes étaient aussi concernées ? « Oui mais elles étaient moins exposées que nous et plus solides financièrement, nous rappelons que l'on démarrait seulement ».
Les dettes s'accumulent
Après avoir licencié, ils essayent à deux de faire tourner la boutique. « Nous avions à l'époque rencontré le maire, René Vestri et il nous avait assurés de son aide ». Le premier magistrat décède. Et en septembre 2013, la seconde tranche des travaux démarre sur l'avenue avec le même impact pour trois mois (293 000 euros HT par la Métropole).
Dernier épisode, des ravalements de façade et travaux de toiture de leur bâtiment. N'en jetez plus, ils arrêtent ! Alors que le bail court jusqu'en avril. S'ils ont eu un répit de juin à octobre, c'est fini. Les dettes se sont trop accumulées. Environ 60 000 euros. « Merci aux clients et aux Saint-Jeannois qui ont joué le jeu pour qu'on s'en tire. Ils sont venus, on a fait des soirées ». Xavier et Florent viennent d'être condamnés pour non-paiement des loyers…
« La procédure logique de la part d'un propriétaire », conclut dépité Florent Dupuis

http://www.nicematin.com/grasse/au-bout-du-rouleau-xavier-de-masterchef-accuse-la-mairie-de-saint-jean-cap-ferrat.1596270.html

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